Taline Zabounian envisage la peinture comme un jeu pour lequel elle crée ses propres règles, en lien avec le monde numérique, l’image digitale ; imprimée, duplicable. Son envie : matérialiser l’immatériel, lui donner une âme.
Elle dessine et crée ainsi des formes uniques qui deviendront motifs sur la toile. Par la superposition, la déformation, la répétition, elle se joue de nos perceptions faisant apparaitre au détour d’une trame accidentée, des paréidolies fantomatiques, témoins énigmatiques de notre temps.
C’est la polysémie du mot Phantasia, « ce qui apparaît » dans son sens premier, « songe ou rêverie » enfin, qui intéresse tout particulièrement Taline Zabounian. Léger et grave ; pop et philosophique, il correspond parfaitement au tournant que prend son travail lorsqu’éclate la guerre en Arménie en septembre 2020.
D’abord choquée, figée, assumant son héritage ; elle entame, dans une frénésie créatrice, un travail plus sombre et cathartique. En délaissant la légèreté assumée de son travail pop antérieur, notamment par la réintroduction du noir (gris payne) et l’emploi massif de la réserve (du blanc donc), elle décide de révéler enfin les chimères et les fantômes (des femmes) qui la constituent et qu’elle utilisait jusque-là comme simple langage formel ; déjouant ainsi avec bonheur, la douleur de cette expérience traumatique.

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